Nous avons construit un nid chaleureux pour nos enfants. Et nous pensions qu’ils étaient heureux. Jusqu’au 7 janvier 2015. Ce jour-là, notre fils Benoit s’est donné la mort. De façon totalement inattendue. Nous n’avions rien vu venir, Benoit semblait avoir tout pour réussir dans la vie.
Depuis lors, la question « pourquoi » nous taraude l’esprit. Nous avons à présent décidé de transformer notre quête en projet social pour aider les gens comme Benoit et leurs proches. Il existe bien entendu déjà de nombreuses initiatives qualitatives en rapport avec la problématique de la dépression, mais nous estimons néanmoins qu’il y a encore des lacunes. Et c’est là que nous souhaitons intervenir.
Nous voulons rompre le tabou entourant le suicide et amorcer le débat sur ce thème. Pas seulement pour les gens confrontés à des pensées suicidaires, mais également pour tous ceux qui les entourent. Pour chacun d’entre nous par conséquent.
Nous espérons que nous arriverons un jour à ce que plus personne ne commette le même geste que Benoit ; à ce que l’on puisse parler du suicide et à ce que toute personne qui fera une tentative de suicide sera bien entourée afin de ne pas recommencer.
Christine Bakker et Jean-Louis Coppers, parents de Benoit
Depuis 1950, le nombre de suicides a augmenté de 60 %. En Europe, nous nous classons juste sous la Finlande qui est en tête de ce triste classement. Pour les jeunes, nous sommes à la 12e place de la liste mondiale et même la 7e place pour les filles.
Le suicide est un problème très complexe. Certainement chez les jeunes. Des causes biologiques et psychologiques peuvent en être à la base, tout comme des stresseurs sociétaux et sociaux.
Le suicide va de pair avec une tendance à peu parler des difficultés psychiques. Le tabou qui règne autour de la souffrance physique est en effet important. Toutefois, parler est justement le moyen essentiel de trouver une solution. On ne peut toutefois pas résoudre les problèmes tout seul(e). En parlant et en étant écouté(e), on est souvent libéré(e) d'un poids. Mais aujourd'hui, notre société n’est apparemment pas prête pour cela.
Nous souhaitons réduire drastiquement le nombre de suicides. Concrètement, nous souhaitons ramener le triste résultat actuel 18,7 suicides par 100 000 habitants (Eurostat 2012) à un nombre inférieur aux résultats de l’UE-28 (11,9 par 100 000) et même aux données des Pays-Bas (10,7 par 100 000). L’ASBL constate qu’il y a de nombreuses initiatives et actions de prévention louables, mais qu’elles se concentrent à peu près toutes sur la dépression. C’est pourquoi nous souhaitons nous intéresser au suicide. Nous voulons, en d’autres termes, aller plus loin que les autres initiatives. Tout d’abord en brisant le tabou que représente toujours le suicide et amorcer le débat à ce sujet. Pas seulement pour les gens confrontés à des pensées suicidaires, mais également pour tous ceux qui les entourent. De ce fait, nous proposons une campagne de sensibilisation pour l’ensemble de la population.
Nous souhaitons par ailleurs créer de meilleures possibilités d’accueil pour les personnes qui ont commis une tentative de suicide. Aujourd’hui, ces personnes et leurs proches ne bénéficient pas ou à peine d’un accompagnement. Le risque est dès lors grand qu'ils refassent une tentative. Il est crucial d’y travailler.
Les études montrent que la Belgique n’en est nulle part en matière d’expression émotionnelle. La campagne de sensibilisation contribuera par le biais d’actions médiatiques, de témoignages, d’une semaine thématique, de programmes de prévention... à conscientiser la population au tabou qui règne dans notre société autour du suicide.
De plus, diverses actions seront mises sur pied pour récolter des fonds. Grâce à ces fonds, nous développerons d’autres moyens de sensibilisation comme des ensembles éducatifs pour les écoles, les mouvements de jeunesse et les initiatives de formation. Par ailleurs, les fonds seront également utilisés pour soutenir financièrement l’accompagnement professionnel des personnes ayant fait une tentative de suicide. Les personnes seront encouragées à verser de l’argent ou à mettre elles-mêmes des actions sur pied.
Par notre initiative, nous apportons notre soutien au Plan d’action pour la prévention du suicide
Nous remercions nos sponsors qui collaborent à nos campagnes, mentionnées ci-dessous.
Nous remercions Barbara Sarafian qui a accepté de parrainer le projet « Hey, ça va ? ».
Barbara est connue de la série « Alles kan beter » (1998), « 8½ Women » de Peter Greenaway (1999), « CQ » de Roman Coppola (2001). Elle a reçu le prix de la Meilleure Actrice lors du festival du film de Minsk pour son rôle dans le film « Moscow, Belgium » (Aanrijding in Moscou). En 2015, elle a remporté une « Televisiester », prix flamand décerné aux personnalités télévisées, pour son rôle dans « In Vlaamse velden ».
Barbara se sent impliquée dans la problématique des jeunes et du suicide. Ce thème est abordé notamment dans le film « Vincent » où son fils de 17 ans veut se suicider pour protester contre le réchauffement climatique. Lors du Festival du Film de Locarno en 2016, Barbara a décroché pour sa prestation le Boccalino d'Oro récompensant la Meilleure Actrice.