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Elise, 22 ans - Fatiguée

Je me sentais cassée, je n’en pouvais tout simplement plus. J’avais subi tellement de choses en si peu de temps que je n’avais plus aucune réserve. Mes parents étaient décédés tous les deux dans un laps de temps très court. Je n’arrivais pas à faire mon deuil. Je me posais beaucoup de questions : que faisons-nous encore ici ? Pour qui sommes-nous là ? Est-ce que cela a encore du sens ? J’étais cassée. Mon médecin m’a prescrit du repos. Chaque mois, il me prescrivait un mois. Trois mois en sont devenus 6, puis 9. Parfois, je me sentais mieux, mais le jour suivant, je me sentais de nouveau mal. De véritables montagnes russes. Analyse sanguine, autres médecins... Ils ne trouvaient rien. Tout se passait dans ma tête. Je n’en parlais jamais avec personne. J’avais un chouette copain, mais je ne voulais pas lui faire de mal et l’entraîner dans mes idées noires. Il ne le méritait tout simplement pas. Ma tête me disait aussi des choses bizarres : je voulais partir. Définitivement. Je ne voulais pas être une charge et entre-temps, je n’osais plus sortir et rencontrer du monde. Certainement pas mes collègues. Mon envie de mettre fin à mes jours était très importante.
Le médecin généraliste m’a envoyé chez un soignant. Elle a compris mon problème et m’a conseillé quelques groupes de travail.
C’est avec des pieds de plomb que je suis allée à un de ces groupes. Au début, c’était bizarre. Mais j’avais tout de même l’impression que je pouvais y être moi-même. Sans que qui que ce soit ne me juge négativement. Après un moment, j’ai commencé à parler. Et je ne me suis plus arrêtée. Tout sortait. J’avais également l’impression que cela me permettait d’aider d’autres personnes. J’ai développé un lien plus intense avec certaines personnes. Un lien que j’avais perdu après le décès de mes proches.
Par la suite, j’ai commencé à proposer de l’aide à de jeunes personnes porteuses d’un handicap avec une autre personne du groupe de travail. Les aider à manger de la soupe. Pousser leur chaise roulante. Cela ne prenait pas beaucoup de temps, maximum une heure par jour. Mais cela m’a vraiment aidée à avancer. Ma vie avait un nouveau sens. J’avais un nouveau but dans la vie.
C’est alors que j’en ai vraiment repris le contrôle. Je revivais et je ne laissais plus les pensées noires diriger ma vie. Grâce à la gratitude et à l’appréciation de ces enfants, je me respectais de nouveau. J’ai ensuite pris la décision et j’ai été me présenter à l’institut. À mi-temps, pour ne pas me mettre trop de pression. Et je ne regrette toujours pas. J’ai découvert de nouvelles possibilités en moi. J’ai même recommencé à faire du sport. Je reviens d'une situation désespérée et j’ai donné une nouvelle tournure à ma vie. J’ai de nouveau un peu d’espoir et je peux profiter de temps en temps de choses simples.

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