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Laura, 19 ans - Mon amoureux

Je n’en voulais plus, je voulais arrêter de vivre. Quand allais-je agir ? Telle était la question. Bien entendu, je savais que ce chagrin d’amour passerait et que je pourrais poursuivre ma route seule, mais je ne le voulais pas : moi seule contre le monde entier. Je ne voulais plus avoir de rendez-vous, je ne voulais pas rencontrer de nouvelles personnes, je ne voulais pas rencontrer quelqu’un d’autre et à nouveau être amoureuse, raconter toutes mes histoires, je ne voulais plus rien construire avec quelqu’un d’autre. Le monde, mes parents, mes amis s’attendaient à ce que je continue ma vie, à ce que je sois à nouveau heureuse. Et contente et joyeuse. Mais je n’en avais plus envie. Je ne le voulais pas et je ne le pouvais pas non plus... ce pauvre mec et en plus d'une telle façon. Il m’avait quittée pour quelqu’un « avec qui il collaborait étroitement ». C’est ça qu’il appelait « collaborer ». J’aurais pu lui arracher les yeux. Et mes meilleures amies qui étaient au courant avant moi. Elles trouvaient même cela marrant, apparemment. J’étais seule au monde et je n’en pouvais plus. J’aurais simplement voulu me suicider une nuit. J’avais trop bu et je suis sortie totalement déconnectée de la réalité, à la recherche d'un endroit pour me reposer, je voulais simplement m’endormir et ne jamais me réveiller.

Mon voisin avait remarqué que quelque chose ne tournait pas rond. Ce n’était pas dans mes habitudes de quitter la maison si tard. Il a pu me ramener quelques minutes plus tard à la maison, avec l’aide de son fils.

Je n’avais plus uniquement honte du fait que mon copain m’ait trompée et que mes amies ne m’aient pas aidée, mais aussi du fait que l’on me considère vraiment comme une pauvre malheureuse. J’étais cassée, je pouvais uniquement pleurer et crier. Crier, crier et encore crier.
Le médecin généraliste a tenté de m’aider. Il m’a donné des calmants, mais cela n’a pas aidé. Je m’enfonçais. Une semaine plus tard, le médecin m’a fait hospitaliser. Je me rends aujourd'hui compte que c’était la seule chose possible. J’avais besoin d’aide.

Au centre où j’ai été hospitalisée, j’avais des entretiens avec des psychologues et un psychiatre. Il m’a également prescrit des médicaments. Grâce aux entretiens et aux médicaments, j’ai pu m’apaiser. Le centre m’offrait une sorte de sécurité. J’étais déconnectée du monde. Time out. J’avais besoin de soutien et de sécurité, et là-bas, c’était le cas. J’ai également pu redormir.

Un mois plus tard, je suivais encore simplement une thérapie de jour. Cela m’aidait d’entendre les histoires des autres. Je pouvais ainsi relativiser ma situation. Certaines personnes avaient en fait beaucoup plus de problèmes que moi. Je pouvais à nouveau voir des points positifs : je n’avais pas de problèmes d’argent, ma jeunesse avait été heureuse, certaines amies ne m’avaient tout de même pas laissé tomber, etc.

Après quelques mois en thérapie de jour, je suis passée à une visite par semaine. Mon année d’étude était perdue, mais je suivais de temps en temps des cours en élève libre. L’année suivante, j’allais reprendrais mes études. Avec beaucoup de courage et parfois un peu d’aide du centre.

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