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Comment réagir ?

Tous ces signes doivent donner l’alarme. Il ne faut toutefois pas verser dans l’autre extrême. Repérer un seul signe ne veut pas nécessairement indiquer le pire. Il faut par contre bien s’inquiéter si plusieurs signes apparaissent en même temps.

Il est donc important de réagir aux signes de façon adéquate. Comment s’y prendre ? Et que vaut-il mieux ne pas faire ? 

1. À faire

  • Restez en contact. Essayez de comprendre les difficultés de la personne et comment elle a pu en arriver à ce point. Partez du principe que les problèmes de la personne ne disparaîtront pas d’un claquement de doigts ou pourront être résolus avec une seule remarque « intelligente ». Écoutez et posez des questions ouvertes sans juger (condamner). Tenez compte du fait que la personne a du mal à parler de ses sentiments. Elle a peu d’énergie, se demande si cela vaut vraiment la peine de discuter.
  • Comment entamer la discussion ? Dites à la personne que vous vous faites du souci. Et demandez-lui si vous avez raison de vous tracasser. Faites-lui savoir que vous voulez être là pour elle. Demandez ce que vous pouvez faire. En posant des questions sur ses pensées suicidaires, vous montrez que vous vous tracassez pour elle. « Tu dis que tu n’y arrives plus. Est-ce que cela veut dire que tu penses à la mort ? » La personne remarque alors qu’il est possible de parler du suicide.
  • Faites preuve de compréhension pour les problèmes auxquels la personne est confrontée et à ses sentiments de désespoir. C’est un bon signe si c’est surtout l’autre qui parle et que vous écoutez. Expliquez-lui que ne pas voir de solution est passager et que le suicide n’est pas la seule option. Lorsque l’on est dépressif, on a une vision tronquée et on ne peut souvent penser qu’à une seule option.
  • Entreprenez des actions pour obtenir de l’aide. Ne jouez pas les psychologues. Demandez l’autorisation à la personne en difficulté de faire appel à un professionnel. Prenez rendez-vous avec le médecin généraliste et proposez de l’accompagner. Il s’agit d’un jeune ? Prenez toujours contact avec les proches : parents, membre de la famille, ami, soignant.
  • En cas de danger physique imminent, prenez contact avec le médecin traitant, le Centre Prévention du Suicide 0800.32.123 ou en cas d’aide urgente, appelez le numéro d’urgence 100. Racontez ce que vous savez et dites que vous craignez pour la sécurité de l’autre personne. Si la personne est déjà en contact avec un professionnel, demandez si vous pouvez le contacter. Éliminez tout ce que la personne pourrait utiliser pour se faire du mal, comme des objets tranchants, des cordes ou des médicaments. Veillez à ce que des personnes auprès de qui la personne suicidaire se sent bien soient près d’elle ou joignables.

2. À ne pas faire

  • Ne pas parler des pensées suicidaires accroît le désespoir et l’impuissance des personnes qui échafaudent des plans.
  • Il faut donc pouvoir parler du suicide et ne pas créer une vénération de ce sujet. Les jeunes y sont sensibles. Lorsque des jeunes parlent beaucoup entre eux du suicide, ils peuvent influencer mutuellement leurs pensées et leur comportement.
  • Ne promettez pas de n’en parler à personne. Les secrets aident l’autre, mais pas vous. Partagez vos soucis sur la personne suicidaire avec des personnes qui peuvent apporter de l’aide.
  • Ne partez pas du principe que la personne ira elle-même chercher de l’aide ou sera mieux sans soutien. Vous devez passer vous-même à l’action.
  • N’essayez pas d’apporter des solutions directement. Partez du principe que le problème est complexe. Si la solution était simple, la personne l’aurait déjà trouvée elle-même.
  • n Ne minimisez surtout pas les problèmes. Si même cela ne vous paraît pas insurmontable, essayez d’abord de comprendre comment il est possible que cela soit actuellement si difficile pour la personne. Il y a peut-être encore beaucoup d’autres filles ou garçons, mais la personne a actuellement l’impression que la fille ou le garçon qui a rompu ne pourra jamais être remplacé.
  • Essayez de ne pas porter de jugement. La personne a le droit de se sentir comme elle se sent actuellement.
  • Évitez les clichés bien pensants sur la pensée positive. Essayez de ne pas convaincre la personne qu’elle doit continuer à vivre ou ne commencez pas à discuter. N’indiquez pas les choses qui (à vos yeux) font que la vie mérite d’être vécue.
  • Surveillez le contact avec la personne. Gardez le contact avec elle. Dans une discussion, il arrive toujours que l’on dise des choses erronées, mais si vous remarquez que certaines paroles sont mal interprétées, essayez alors toujours de rétablir le contact.