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Je pense au suicide, mais je ne sais pas avec qui je peux en parler.

Les personnes qui envisagent le suicide se sentent souvent seules. Elles veulent peut-être parler de ce qui les préoccupe, mais elles n’osent pas. Elles veulent souvent discuter avec une personne en qui elles ont confiance ou avec un « expert ». Parfois, cela peut aussi être les parents ou un(e) ami(e). Mais souvent, c’est aussi une connaissance moins proche. Quelqu’un auprès de qui elles « n’ont rien à perdre ». Les relations existantes n’en seraient pas perturbées.

Il est important de pouvoir s’adresser à une personne qui sait comment réagir face à un tel récit. Une personne qui sait vraiment écouter et ne juge pas. Une personne qui peut comprendre que quelqu’un ne voit plus que la mort comme issue. Peut-être trouverez-vous des solutions auxquelles vous n’aviez pas encore pensé ? Pour certaines personnes, écouter peut-être difficile, il est alors conseillé de prendre contact avec la Prévention Suicide au 0800 32 123 ou discutez sur www.preventionsuicide.be. Ces personnes pourront vous mettre en contact avec des professionnels de la santé.

Rechercher une aide professionnelle ?

De nombreuses personnes trouvent difficile de demander de l’aide. Vous pensez peut-être que vous êtes la seule personne à pouvoir trouver une solution. Il est aussi possible que vous ayez honte de vos problèmes. Vous avez peut-être le sentiment de ne pas réussir dans la vie. Ou vous avez peur que parler vous fasse uniquement souffrir davantage. Cependant, il est parfois difficile de parler avec des personnes que vous connaissez. C’est pourquoi les professionnels sont tenus de respecter le secret professionnel. Si vous faites le premier pas pour obtenir de l’aide, ils vous aideront.

Partager ses sentiments et ses pensées avec quelqu’un peut être salutaire. C’est pourquoi il est bon de se confier à un professionnel de la santé ou un thérapeute. Prenez contact avec. Ils écoutent et ne portent aucun jugement. Ces personnes pourront également vous mettre en contact avec des professionnels de la santé et des thérapeutes.

Je sais que je suis sensible aux pensées suicidaires, comment puis-je éviter de commettre des actes impulsifs ?

La puissance des pensées suicidaires varie selon les circonstances. Des sentiments mitigés peuvent se transformer en projets et tentatives de mettre fin à ses jours. Parfois, cela évolue progressivement. Mais cela peut aussi être soudain. Il y a alors tout d'un coup un court-circuit. Important à savoir : ce genre d’humeur ne perdure généralement pas plus de quelques heures. Si vous réussissez à rester calme assez longtemps, vous éviterez de poser des actes insensés. Préparez-vous à ce type de crise. Barbara Stanley, professeur, a établi un plan de sécurité. Vous trouverez ci-dessous un résumé. Le but d’un plan de sécurité est de réfléchir au préalable à ce que vous pouvez faire pour ne pas vous mettre en danger. Vous pouvez compléter votre plan de sécurité comme vous l’entendez. Utilisez votre plan de sécurité comme aide-mémoire dans des situations qui sont très difficiles pour vous. Veillez à toujours l’avoir sous la main.

Quand :

  • Quand êtes-vous bouleversé(e) ?
  • Quels sont les signes d’alarme ?

Quoi : pensez à des façons pratiques de rester en sécurité.

  • Quelles mesures pouvez-vous prendre pour avoir moins facilement accès aux moyens que vous souhaitez utiliser pour vous suicider (stock de médicaments, rester loin des voies de chemin de fer...) ?
  • Comment faire pour vous distraire, vous consoler... ?

Où :

  • Où pouvez-vous aller pour retrouver le calme ?
  • Où vous sentez-vous à l’aise ?

Qui ?

  • Qui peut vous aider à ce que votre situation soit plus sûre ?
  • Avec qui prendre contact lorsque vous êtes en crise ? (numéros de GSM)

Quels professionnels ?

  • À quels professionnels de la santé pouvez-vous vous adresser ? (médecin généraliste : numéro de téléphone, heures de consultation...)
  • Avec quels professionnels êtes-vous déjà (éventuellement) en contact ?

Je pense qu’un proche veut se suicider, comment aborder le sujet ?

Si vous soupçonnez un(e) ami(e) ou un membre de votre famille de vouloir se suicider, il est préférable d’essayer d’en parler. C’est difficile, car, souvent, on veut justement éviter le sujet. Toutefois, pour la personne qui envisage de se suicider, c’est généralement un soulagement. Cette personne peut ainsi se sentir comprise et moins seule. Elle peut aussi mieux structurer ses pensées et relativiser les problèmes. Quelles questions pouvez-vous poser ? Tu ne sembles pas heureux(se), que se passe-t-il ? Penses-tu parfois à mettre fin à tes jours ? En as-tu déjà parlé à d’autres personnes ? En as-tu déjà parlé à ton médecin généraliste ? Quelle est l’intensité de ces pensées suicidaires ? Qu’est-ce qui t’aiderait ? Comment puis-je t’aider ? Pouvons-nous chercher ensemble un bon psychologue ?

pourquoi une personne se suicide-t-elle?

Il n’y a pas une seule explication pour justifier un suicide. Généralement, il s’agit d’une accumulation de problèmes et d'une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le suicide semble alors la seule façon de mettre fin à une situation insupportable. Il est important de savoir qu’outre des facteurs de risque, il existe également des facteurs protecteurs qui réduisent le risque de suicide.

Quelques exemples de ces facteurs protecteurs :

  • une bonne relation avec des amis et/ou sa famille, pouvoir compter sur la compréhension de l’entourage, l’intégration sociale...
  • rechercher de l’aide, s’apprécier suffisamment ;
  • la religion et la recherche d’un sens profond à la vie peuvent aussi aider.

Est-ce que l’on voit toujours arriver un suicide ?

Le processus commence par des pensées suicidaires. Ensuite, arrive le projet de se suicider. Dans ces moments-là, les signes d’avertissement sont très difficiles à percevoir pour l’entourage. Si les plans et les pensées se concrétisent, le risque de (tentative de) suicide augmente. Ce n’est que dans cette phase que les comportements sont visibles et perceptibles par l’entourage. C’est pourquoi il est très important d’être attentif(ve) aux tout premiers signes, souvent difficiles à reconnaître, et de les prendre au sérieux. Toutes les personnes qui tentent de se suicider ont connu toutes les phases préalables. La durée de ce processus peut être très différente. Il ressort des études que la durée moyenne du processus est de 2,5 ans. Il est exceptionnel qu'il ne dure que quelques heures. Toutes les personnes qui ont des idées suicidaires ne passent pas forcément à l’acte. Cela signifie donc que le processus du suicide est réversible et que la prévention du suicide est possible et sensée.

Est-il possible de prévenir le suicide ?

Pour l’entourage de la personne suicidaire, le suicide est le problème, alors que pour la personne en question, cela semble être la solution. Elle aimerait bien vivre, mais comme elle ne peut plus vivre de cette façon et ne voit aucune autre façon de mettre fin à son calvaire, le suicide lui semble être la seule échappatoire. Le suicide peut toutefois être évité. Un processus allant de l’idée à l’acte précède toujours chaque suicide. Ce processus est réversible. Être attentif(ve) aux signes et les prendre au sérieux sont des éléments importants. Le but est d’arrêter la spirale des pensées négatives et d'inverser les émotions. Ce n’est généralement pas simple. C’est pourquoi il est souvent indiqué d’impliquer un professionnel de la santé ou un thérapeute dans le processus de guérison.

Comment puis-je accepter la perte due à un suicide ?

Le deuil consiste à expérimenter la perte et la douleur, et ensuite à reprendre sa vie en mains. Pour les proches d’une personne décédée des suites d'un suicide, d’autres questions et sentiments se mêlent à ces questions : « Pourquoi ? », « Pourquoi maintenant ? », « Ai-je fait quelque chose de mal ? », « Que vont penser les gens ? ». Les proches d’une personne décédée des suites d'un suicide sont souvent moins soutenus par leur entourage. La famille et les amis ne savent pas non plus très bien comment aborder les choses. Le deuil se déroule alors plus difficilement. Les proches d’une personne décédée des suites d'un suicide expérimentent la perte, mais ils ont des difficultés à continuer à vivre après les faits. Lorsque l’on a essayé plusieurs solutions et que rien ne semble fonctionner, on peut être envahi d’un sentiment d’impuissance, de désespoir, de solitude. Vous pouvez en parler avec une personne de votre entourage à qui vous vous confiez. Il est souvent aussi sensé de faire appel à une aide professionnelle. Vous pouvez vous adresser à votre médecin généraliste qui vous aidera directement ou vous renverra vers un soignant de la région. Il peut s’agir d’un soignant indépendant comme un psychologue ou un thérapeute, ou d’une instance officielle pour les soins de santé mentale. Il ne faut vraiment pas affronter cela tout seul(e) ! Il est important de pouvoir en parler.